La phytoépuration, au Maroc aussi !
Dominique Lévêque, bureau d’études Aquatiris basé en Mayenne, vient de terminer un chantier de phytoépuration au Maroc, en collaboration avec l’association L’eau du désert. L’objectif était double : protéger l’eau du désert, si rare (pluviométrie estimée à 100 mm/an, contre 656 mm en France en 2015 par exemple) et améliorer les conditions de vie des femmes et la salubrité du village.
L’eau du désert est une association française, basée dans le Gers (32). Elle travaille de concert avec les organismes locaux dans le but d'améliorer les conditions de vie des femmes face aux pénuries d'eau. L’association œuvre pour la protection de cette ressource et tout particulièrement des systèmes d’irrigation traditionnels des régions désertiques du sud marocain, appelés « les khettaras » : la khettara est une galerie drainante qui conduit l'eau de la nappe phréatique à la surface du sol, par gravité vers les villages. Ces khettaras (pronconcez « rhatala ») constituent des ouvrages d’arts remarquables du patrimoine culturel marocain, en mettant en œuvre des laveries collectives.
Et c’est dans le village d'Izilf, situé dans la zone oasienne de Tinejdad au sud-est du pays, qu’Aquatiris est intervenu pour traiter les eaux de lessive d'une laverie collective. En collaboration avec l'association l'eau du désert et une entreprise locale retenue par appel d'offre, Aquatiris a mis en œuvre une filière d’assainissement par filtres plantés de 22m² (écoulement vertical), pour cette laverie dont la capacité est de 25 lavages par jour.
Les projets de laverie sont très bien accueillis dans la région du sud-marocain, aussi bien par les autorités que par les populations, hommes comme femmes.
Outre l’aspect environnemental et économique de ces projets qui s'attachent à la protection qualitative et quantitative de l'eau des khettaras, le programme de laverie collective présente une dimension humanitaire, en améliorant les conditions de vie des femmes, leur santé, l’hygiène, le cadre de vie de l'oasis, la salubrité du village.
Il existe maintenant 5 laveries réalisées entre 2008 et 2015 entre Tinghir et Goulmima. La toute première a servi de laboratoire à l’association, à Ouaklim. La seconde, à Izilf, a constitué un premier modèle. Ensuite, la laverie de Tabesbaste a permis d’expérimenter le premier filtre planté du système Aquatiris. La laverie de Taltfraout a suivi, et enfin la laverie de Magamane qui a ouvert ses portes à l'été 2015, avec en plus des autres, un bac de lavage des tapis.
Les travaux de la phytoépuration d'Ilzilf, réalisés fin février 2016 avec une entreprise locale, ont bénéficié de l’accompagnement de Dominique Lévêque, bureau d'études Aquatiris.
En janvier 2015, celle de Magamane avait été réalisée sur le même principe, avec mise en service de la laverie à l'été 2015. Début mars 2016, c'est la zone d'infiltration qui a été réalisée avec l'association du village.
Pour plus d'infos sur ces projets, visitez le site de l’association et sa page Facebook.